Fonctionnels, esthétiques, variés et bénéficiant d’une large cible commerciale, les accessoires pour cheveux sont l’opportunité mode à saisir.
Maison Margiela, Valentino, Chanel, Miu Miu…La chevelure féminine revient en force pour l’été 2016 offrant à ses accessoires un regain d’intérêt. La gamme est vaste : barrettes (best seller), serre-têtes (2e article le mieux vendu), pinces, bandeaux, chouchous, peignes, élastiques, pics, diadèmes, tiares, tours de brun…Les styles sont divers : romantiques couronnes de fleurs, motifs en métal doré inspirés de l’Art Déco, bandeaux colorés et perlés façon hippie, strass en profusion pour un effet glam, barrettes contemporaines en métal ou émail…Le potentiel de distribution large et diversifié : boutiques d’accessoires, de prêt-à-porter, bijoutiers mais aussi coiffeurs, parfumeurs, pharmacies…
En réalité, les podiums des défilés printemps été 2016 rendent visibles un phénomène qui représente déjà une réalité sur le terrain. Ainsi, en juin 2015, Le Bon Marché a agrandi son espace beauté, désormais situé au 1er étage, mis en valeur l’espace coiffure et aménagé des rayonnages spécifiques pour les accessoires cheveux. Le grand magasin offre ainsi une lecture rapide et facile d’un produit indispensable à toutes les femmes, qu’elles aient ou non les cheveux longs. Emportée par le boom de nouveaux bars à coiffure comme 365C, la tendance a le vent en poupe, faisant le bonheur des marques spécialisées. « Depuis trois ans, les ventes de mes bijoux de cheveux ont explosé, confie Catherine Renk, créatrice de Little Woman daParis, qui commercialise auprès des grands magasins, bijoutiers, boutiques d’accessoires, coiffeurs, parfumeurs…Aujourd’hui, j’en vends plus que des bijoux ». Pour Valérie Dassa, dirigeante de Valérie Valentine, spécialiste des articles pour cheveux en cuir et cristaux Swarovski, c’est l’occasion rêvée de se repositionner sur le marché français qu’elle n’avait jamais vraiment prospecté en 20 ans d’existence : « Forte d’une expérience de 5 ans auprès de la clientèle à travers ma propre boutique, je constate deux choses : les Françaises aiment les articles plutôt épurés et rechignent à mettre plus de 100 € dans un serre-tête. De fait, je vais moins charger mes accessoires et prospecter avec un double objectif : me faire connaître en France pour pouvoir attaquer le marché américain ». « L’avantage de notre segment est qu’il est transversal – bijouterie, mode, beauté – commercialement et médiatiquement, observe Macha de Catheu, directrice de Cerises de Mars. Il est également transgénérationnel. Ainsi, la barrette, qui avait une connotation fillette, fait un énorme retour auprès de toutes les tranches d’âges ! ».
Pour illustrer la tendance, le salon Bijorhca a choisi de mettre en avant le travail de Sybil Breton, pour la marque OE dans l’OE, en coiffant les hôtesses de tresses réalisées en cheveux synthétiques. Quant à Première Classe, il cite Armelle Aulestia parmi les jeunes créatrices en vogue. Elle collaborait en freelance avec la Couture avant de créer ses propres ornements pour « se faire une jolie tête ». Reste aux détaillants à découvrir les perles rares de cette profession et organiser le display. « Les accessoires de tête posent des problèmes de merchandising ; c’est difficile de mettre en valeur les headbands pour que la cliente ne les confonde pas avec les colliers », signale Véronique Mustali (La Perleraie, Ajaccio, Corse du sud). « Auparavant, je proposais des barrettes en deux parties avec une longue tige qui se vendaient très bien, conclut Carmen Cabrera, responsable de la bijouterie Timanfaya (Paris 14e), mais aujourd’hui, j’ai du mal à trouver des modèles qui me plaisent ». Gageons que la demande favorisera la richesse de l’offre…