Boite à bijoux Davidt’s: Des collections en constante évolution

Par Clara2

Quand on fait de l’import-export, il n’est pas facile de se faire un nom. Davidt’s y est parvenu grâce à l’âpreté de deux frères, Henri et Jean-Marie, bien décidés à perpétuer l’entreprise familiale.

 

Les frères Davidt’s descendent d’une famille de vanniers, aussi loin qu’ils aient pu remonter l’arbre généalogique, soit jusqu’au XVIIe siècle. Leur père, Jean, marque la fin de la lignée, lorsque le métier s’étiole. « Il fabriquait des paniers à commissions avec du cuir, ou des gondoles fermées par du tissu, et les vendait dans son magasin. « Face à l’importation venue de l’Est, raconte Henri Davidt’s, notre père s’est mis à faire du négoce. Et puis, un jour, il s’est lancé dans l’achat-vente en gros. » La société Davidt’s est ainsi née en 1973. Depuis lors, Henri gère la production et les achats, tandis que Jean-Marie prend en charge la comptabilité et le stock. Située dans un parc d’activités à Flemalle, près de Liège, la bâtisse du siège a été édifiée, en 2010, dans une démarche d’éco construction, respectueuse de l’environnement, réunissant 300 m2 de showroom et 7500 m2 d’entrepôt. A l’intérieur, sous 15 mètres de hauteur, allées après allées, des cartons s’amoncellent jusqu’au plafond. « Nous ne faisons jamais de prévente. Nous ne mettons sur le marché que les produits disponibles », explique Henri Davidt’s. Avec 2000 références et 600 modèles, la gestion de l’entrepôt est cruciale et pour cette raison, elle a été totalement informatisée dès la mise en service du nouveau bâtiment. Les représentants y ont accès via des tablettes connectées et lancent les commandes en temps réel. Aussitôt réceptionnées par les magasiniers, celles-ci sont préparées et expédiées au plus tard sous 24 heures.

Une diversification réussie

« Initialement, notre activité était concentrée sur le marché belge. Compte tenu de la taille du pays, nous avons dû très vite nous diversifier », explique le codirigeant, debout dans son vaste showroom entouré de centaines de références. Parmi elles, le produit phare, au cœur de l’expertise de l’entreprise depuis des décennies : le coffret à bijoux. Modulables, à compartiments et tiroirs, avec ou sans miroir, en cuir, en tissu, en forme de cœur…ces contenants ont représenté jusqu’à 70 % des ventes de la société. Distribués essentiellement chez les maroquiniers, mais aussi les boutiques de décoration et de cadeaux, leurs prix varient de 20 à 500 euros prix publics. Afin de compléter cette offre, les Davidts décident, en 2009, d’introduire des lignes de bagages. Même si leur marque est relativement récente dans le monde du voyage, ils se félicitent de voir, dans le détail spécialisé, leurs collections côtoyer les grandes signatures. Outre quelques lignes souples, l’essentiel de leur proposition réside dans des produits rigides, en propylène injecté. Parmi les innovations récentes, le modèle avec une grande poche avant pour ordinateur, intégrée dans la coque s’est distingué, dès son lancement à l’automne dernier. Prochainement, la valise équipée de trois points de fermeture devrait faire parler d’elle. Un autre objet roulant a su intégrer l’éventail produits de l’entreprise : la poussette  de marché  signée Secc. Dessinée en Belgique, elle a séduit notamment le marché local et l’Allemagne, « car elle est vendue en maroquinerie », souligne Henri Davidts, contrairement à la France qui l’a reléguée aux drogueries (N.D.L.R). « C’est un réseau de distribution tout autre, qui nécessiterait des représentants distincts », énonce le dirigeant qui n’a pas, à l’heure actuelle, ce projet de développement.

Une équipe à l’écoute de ses clients

Depuis 3 ans, le design incombe à Charline Tihon, venue rejoindre l’équipe pour redonner de la vitalité à la créativité. La styliste travaille à l’évolution des collections : « Je suis en permanence à l’écoute des retours des représentants et des détaillants afin d’améliorer nos produits », explique l’ancienne étudiante de l’école Saint-Luc, passée par le monde des accessoires. L’ergonomie des lignes Homme et business fait l’objet de toute son attention. « Les besoins changent rapidement avec l’introduction des tablettes, des smartphones…les mentalités aussi ! Des articles auparavant considérés d’un style trop féminin, sont aujourd’hui acceptés », souligne-t-elle. Au fil des décennies, les entrepreneurs  ont dû affronter bien des crises et mutations – l’introduction de la TVA en Belgique en 1971, la mise en place du marché unique européen…- ils reconnaissent qu’aujourd’hui « la distribution multimarques qui souffre, le glissement du commerce physique vers la vente en ligne et, de surcroît, les attentats », les inquiètent. Mais pas question de s’épancher ! Côté internet, Davidt’s, déjà présent sur les sites de ses détaillants, projette une plateforme modernisée pour le B2B et l’ouverture d’un espace B2C, pour présenter ses produits, sans risque de concurrence pour ses distributeurs. L’export est plus que son implantation dans toutes les zones frontalières est assurée, « notre présence sur le marché allemand est faible, du fait de la barrière de la langue », analyse Henri Davidt’s, trilingue, qui considère les compétences linguistiques comme l’une des clés du succès : « Je veux communiquer, expliquer en quoi mon produit est le meilleur ». Et c’est pour cette raison, que les salons, c’est lui qui s’en charge : Homi en Italie, I.L.M Offenbach et Paperworld en Allemagne, Birmingham et Harrogate en Angleterre, Who’s Next en France… « La relation avec mes clients doit être la plus étroite possible, car je ne peux concevoir un produit pour des gens que je connais pas. Aller à leur rencontre, écouter leurs retours, c’est pour cela que j’ai besoin de parler la même langue ! »

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